Un jour qu’on demandait au général Kurt von Hammerstein de quels points de vue il jugeait ses officiers, il dit : « Je distingue quatre espèces. Il y a les officiers intelligents, les travailleurs, les sots et les paresseux. Généralement, ces qualités vont par deux. Les uns sont intelligents et travailleurs, ceux-là doivent aller à l’état-major. Les suivants sont sots et paresseux ; ils constituent 90 % de toute armée et sont aptes aux tâches de routine. Celui qui est intelligent et en même temps paresseux se qualifie pour les plus hautes tâches de commandement, car il y apportera la clarté intellectuelle et la force nerveuse de prendre les décisions difficiles. Il faut prendre garde à qui est sot et travailleur, car il ne provoquera jamais que des désastres. »
Littérature associée
L’entreprise dans les travaux de Hart et Holmström, prix Nobel d’économie 2016
Article très stimulant à lire pendant les fêtes pour sortir de la gestion au jour le jour, tirant les grandes lignes de l'apport des derniers prix Nobel d'économie sur le monde de l'entreprise : https://theconversation.com/lentreprise-dans-les-travaux-de-hart-et-holmstrom-prix-nobel-deconomie-2016
Pas de décision en soirée
Une étude menée par l'équipe de Bastien Blain, chercheur à l'INSERM spécialisé dans la neurologie de la motivation, met en lumière les régions cérébrales les plus touchées par la fatigue mentale et montre qu'après une journée particulièrement harassante pour les neurones, mieux vaut s'abstenir de prendre une décision importante, notamment financière. Les individus soumis à des épreuves mentales difficiles cèdent plus facilement à la tentation d'une gratification à court terme au détriment d'un bénéfice plus lointain mais plus élevé. Les individus les plus résistants ont moins de risque de se retrouver en prison, d'être victimes de stress ou de mourir prématurément.
Source : Directmatin du jeudi 30 juin 2016 (Jean-Marie Colombani, l'oeil de Slate.fr)
Bibliographie pour les managers d'aujourd'hui (Source Nicolas Lochet)
Bibliographie:
- La fin du management – Gary Hamel, Bill Breen
- Reinventing Organizations – Frederic Laloux
- Turn the ship around – L. David Marquet
- La sagesse des foules – James Surowiecki
- La vérité sur ce qui nous motive – Dan Pink
- Conscious Capitalism – John Mackey, Raj Sisodia
- Liberté & Cie – Isaac Getz, Brian Carney
- La belle histoire de Favi – Jean-François Zobrist
- Maverick – Ricardo Semler
- Delivering Happiness – Tony Hsieh
- La Spirale Dynamique – Fabien Chabreuil
- Complexity the emerging science at the edge of order and chaos – M Mitchell Waldrop
- Employees First, Customers Second – Vineet Nayar
- La Révolution Holacracy – Brian J. Robertson
- Tribal Leadership – Dave Logan, John King, Halee Fischer-Wright
- The Innovator’s Dilemma – Clayton M. Christensen
- La Cinquième Discipline – Peter Senge
- More than a motorcycle – Rich Teerlink, Lee Ozley
- Let my people go surfing – Yvon Chouinard
- The Peaceable Kingdom – Stan Richards
- Joy, Inc. – Richard Sheridan
- Beyond Empowerment – the age of the self-managed organization – Doug Kirkpatrick
- Petite poucette – Michel Serres
« L’impact de la recherche en sciences de gestion »
Cet article, issu d’une communication scientifique, est publié dans le cadre du partenariat FNEGE–The Conversation France autour des États généraux du management qui se sont tenus à Toulouse les 26 et 27 mai 2016 sur le thème « L’impact de la recherche en sciences de gestion ».
Comment stimuler les dirigeants d’entreprise à produire du savoir managérial en lien avec les chercheurs ? Du savoir, ils en construisent tous les jours. Ils sont confrontés à des questions pratiques auxquelles ils trouvent des solutions qu’ils testent ensuite par leurs actions. Mais ils ont rarement le temps de mettre leurs trouvailles en forme, et encore moins de les généraliser.
Ces connaissances-là sont-elles scientifiques ? Peut-on les comparer aux résultats des chercheurs ? Pourquoi pas, car il y a une continuité entre les types de connaissances. Celles des chercheurs sont mieux fondées, mais plus abstraites et pas simples à opérationnaliser. Celles des dirigeants sont concrètes, mais elles viennent de situations pas toujours généralisables, et il faudrait les rendre plus solides avant de pouvoir les diffuser.
Lire :
Le visible et l'invisible
Petit détour, une fois n'est pas coutume avec l'histoire militaire, mais Frédéric Bastiat au XIXème l'avait aussi dit pour l'économie, "il y a ce qu'on voit, et il y a ce qu'on ne voit pas", avec cet excellent article du colonel (R) Michel Goya : http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2015/06/linvisible-est-essentiel-pour-les-yeux.html
Les 4 types d'officier du général Van Hammerstein
Source : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/mes-officiers-selon-general-von-hammerstein-4166
2677 € de salaire moyen en France
Avec un salaire moyen brut mensuel de 2677 euros la France a le deuxième salaire moyen le plus élevé au monde derrière l'Australie.
Selon PwC, les salaires dans les pays émergents vont progresser fortement, au point que, par exemple, le salaire indien va passer de 28 fois inférieur au salaire français, à 8 fois inférieur, en 2030. Mieux : en Chine, l'inflation salariale ferait qu'à la même date (2030), le salaire moyen devrait représenter plus de la moitié de celui de l'Espagne. Adieu Shenzen, hello Bilbao.
Ne craignez pas pour autant de devenir le smicard de la planète : le Français, 2e salaire moyen le plus élevé du monde en 2012 (3.821$ bruts/mois)... conservera son rang en 2030, seulement doublé par les Sud-Coréens, dont le salaire devrait plus que doubler dans les 17 prochaines années.
Top 3 salaires actuels 2011 : n°1 Australie : 4.471$, n°2 France, n°3 Canada : 3.621$. Allemagne n°6 : 3.466$
Du bassin à l'entreprise
Fabrice Pellerin dans "Accèdez au sommet", chez Michel Lafon, a identifié dans le sport de haut niveau, ici la natation, des "ressorts de performance" transposables dans le monde de l'entreprise. Sa méthode ? Se fixer un cap en respectant trois règles d'or :
- Faire un choix fort et discriminant en se spécialisant dans un domaine très pointu qui nous plaît ;
- Etre précis et concret en se donnant un calendrier et s'y tenir ;
- Il n'y a pas de mauvais objectif, seul compte celui qu'on a décidé soi-même d'atteindre.
Car le désir, c'est le moteur du succès et le plus beau podium sera celui que vous vous serez construit.
Source : Management, juin 2013
The 9 clichés to retire forever
Thanks to Charles, a very interesting post on the 9 management "clichés" to retire forever : http://www.inc.com/jeff-haden/business-writing-tips-9-cliches-to-retire-forever.html?nav=linkedin
Librairie Eyrolles/Editions d'organisation
N'oubliez pas d'aller régulièrement jeter un coup d'oeil à la meilleure librairie de management de la place de Paris, la librairie Eyrolles/Editions d'organisation au 57, boulevard Saint Germain.
Ou plus virtuellement sur leur site : http://www.eyrolles.com/Entreprise/
If...
"Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d'un seul mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils."
Rudyard Kipling
L'ivresse du pouvoir
Selon Jennifer L. Berdhal et Paul Martorana dans "Effects of the Power on Emotion and Expression uring a Controversial group Discussion", European Journal of Social Psychology, 2006, le pouvoir suciterait toutes sortes d'émotions positives. Ceux qui en sont privés éprouvent plus de sentiments négatifs comme l'anxiété, la peur ou la culpabilité. Les neurologues ont d'ailleurs démontré que le fait de posséder du pouvoir activait les zones cérébrales liées au plaisir et à la désinhibition.
Une forme d'ivresse qui conduit d'ailleurs certains dirigeants à sous-estimer les conséquences de leur comportement. Voire à oublier les règles élémentaires de prudence, alors qu'ils sont particulièrement médiatisés. L'actualité n'a fait que donner raison à ces chercheurs.
Source : Management, mai 2012, "Pourquoi le pouvoir nous rend-il dépendants ?", Céline Deval
S.P.I.C.E.
Pour le chercheur Kevin Dutton de l'Université de Cambridge, les individus "supersuasifs", c'est à dire qui nous font prendre des vessies pour des lanternes, les maîtres de la manipulation mentale, appliquent 5 facteurs dont il a fait un acronyme : SPICE.
- Simplicité : formule choc type "Yes You Can"+ règles simples (5 fruits et légumes/jour).
- Intérêt personnel : de la personne à convaincre (en fait beaucoup rêvent de la même chose)
- Incongruité : pour attirer l'attention et désamorcer les mécanismes de surveillance.
- Confiance : faire riche et savant, soignez l'étiquette...
- Empathie : essentielle évidemment.
Le BA-BA de l'intelligence économique ?
Perdre son téléphone portable aujourd'hui revient à étaler ses secrets en public ! selon une étude de Symantec après avoir abandonné sciemment 50 téléphones remplis de fausses informations dans plusieurs villes d'Amérique du Nord.
- 50% des personnes en ayant trouvé un ont cherché à le rendre ;
- 96% ont fouillé dedans ;
- 60% ont lu les emails ;
- 80% ont consulté les fichiers professionnels.
Rationalités
Rapport rédigé par un ingénieur en organisation, demeuré anonyme, après l’audition d’un concert symphonique au Royal Festival Hall de Londres :
"Pendant des intervalles considérables, les quatre joueurs de hautbois sont restés sans rien faire. On devrait réduire le nombre et répartir également leurs activités sur toute la durée du concert de façon à éliminer les périodes de pointe.
Les douze violons jouaient tous la même note : il semble s’agir là d’une multiplication d’emplois parfaitement inutile. Il faudrait pratiquer une sévère compression de personnel dans cette section. Si l’on recherche l’amplification du son, on peut avoir recours au matériel électronique.
L’exécution des triples croches a exigé une importante dépense d’énergie. Il semble s’agir là d’un raffinement superflu. Nous préconisons la réduction de toutes les notes à la double croche immédiatement inférieure. Il serait alors possible d’employer plus largement du personnel stagiaire ou de moindre qualification.
Certains passages musicaux semblent donner lieu à des répétitions abusives. Il faudrait en couper systématiquement la plus grande partie. Il n’est d’aucune utilité pratique de faire répéter par les corps tel passage qui a été préalablement exécutés par les cordes. On peut estimer qu’en éliminant tous les passages qui font double emploi on réduirait la durée du concert de deux heures à vingt minutes, ce qui permettrait, en outre, de supprimer l’entracte.
Dans l’ensemble nos propositions rencontrent l’adhésion du chef d’orchestre. Il objecte néanmoins que leur mise en œuvre pourrait entraîner une certaine diminution du nombre des entrées. Dans cette éventualité, d’ailleurs peu probable, rien n’empêcherait de fermer au public des sections entières de la salle, ce qui permettrait de réaliser des économies d’entretien, d’éclairage, de personnel, etc.
Au pire, on pourrait supprimer les concerts dans cette salle, les mélomanes ayant toujours la ressource de se rendre dans une autre."
Extrait de « La sociologie des organisations », p59, Philippe Bernoux, ISBN 2.02011570.0