L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

Savoir cultiver le plaisir de travailler

Si la valeur travail reste forte, on assiste à une rupture manifeste du lien entre salariés (y compris cadres) et les entreprises. Xavier Lacoste, DG d'Altedia, ne résume pas "le malaise actuel dans les entreprises à une simple question de stress et de risques psychosociaux, cela tient au moins autant à des incompréhensions sur les orientations stratégiques ou encore des politiques de rémunération". Et ce malaise est particulièrement aigu dans les grandes entreprises ou au sein même de l'Etat, alors que les petites entreprises semblent moins touchées car s'y conjuguent souplesse, réactivité, dialogue direct avec les salariés.

Selon Michel Lallement, sociologue spécialiste du travail au CNAM et au CNRS, ce rejet porte plus sur le fonctionnement global du système économique que sur les notions de travail et d'entreprise :
"Le sentiment du travail bien fait, la satisfaction du client restent des aspirations fortes des salariés, mais les entreprises ne savent plus cultiver ce plaisir de travailler. Le malaise né du sentiment d'être obligés de travailler mal, trop vite, en étant gérés comme des marionnettes, victimes du dogme de la flexibilité pour la flexibilité".
Les salariés s'adaptent autour de la notion de "collectif rapproché". "C'est la réponse par le bas aux formes d'individualisation développées et imposées par en haut".
Pour regagner la confiance des salariés, il faut réintroduire de l'écoute, leur reconnaître leur besoin de reconnaissance sociale, d'être valorisé. "Beaucoup ont le sentiment que leur avis n'est jamais pris en compte, ni même sollicité. C'est très démobilisant".
D'où le rôle central et pivot des managers directs.

Source : Les Echos du 30 novembre 2009


06/12/2009
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 83 autres membres