L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

Le contexte n'est plus favorable à une croyance perpétuelle dans le progrès continu, et les managers intermédiaires et les collaborateurs se sentent de plus en plus mal, notamment dans des situations souvent à la croisée de toutes les contradictions. Il leur faut faire face en situation à des transformations dont ils ne maîtrisent plus grand chose et résoudre de véritables dilemmes. En voici les plus significatifs :

• la dialectique entre innovation et contrôle. Le cadre et les contrôles , quand ils sont bien organisés, définissent clairement les espaces de liberté. Les managers performants sont ceux qui savent tirer profit de cette dialectique.
• la dialectique entre élitisme et esprit collectif. Que les compétences collectives soient enfin au coeur des innovations et des enjeux des entreprises. Merci au mode projet.
• la dialectique entre appartenance exclusive et appartenance temporaire. Dans une société instable, seule la seconde est possible et nécessite de l'autonomie et de la confiance en soi. A défaut de fidélité, il faut savoir vivre une appartenance temporaire dans la loyauté et la confiance.
• la dialectique entre désir d'efficacité et surinvestissement. une question de respiration pour ne pas souffrir et faire souffrir.
• la dialectique entre vision hiérarchique (donc immobile et verticale) et envie d'entreprendre et de développer son autonomie. Les managers sont demandeurs de projets exaltants, de pouvoir monter en compétences, en autonomie, en employabilité. Etre enfin capable de mettre en perspective son action avec une finalité est le fondement de l'initiative.

Et au niveau de la hiérarchie, le rêve d'organisations génétiquement faites pour le changement. rappelons nous qu'à chaque niveau (individu, équipe, entreprise, société), il y a un niveau de rationalité différent.

Source : Neurosciences et Management, Bernadette Lecerf-Thomas, EO, 2009