L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

Le 21 octobre 2009 a eu lieu au Collège des Bernardins, une série d'échanges sur la Règle de Saint Benoît, vu comme un traité moderne de management. Car la Règle de Saint Benoît avec ses 73 chapitres vieux de 1500 ans, est une lecture pour les temps difficiles, lorsqu'on se retrouve en quête de sens, que l'on manque de repères.
Avec Dom Didier Le Gal, célérier de l'Abbaye de Saint-Wandrille, nous pouvons retenir 5 "fondamentaux" de toute première importance face aux leurres modernes :

1. Le silence. Car sans silence, aucune écoute n'est envisageable. Un silence précède l'échange, pour que sa teneur soit dignement recueillie. Un autre silence le suit pour en faire la synthèse.
   
2. L'obéissance. Ni servile ni aveugle, mais obéissance cordiale née de l'écoute et du respect de l'autre.
   
3. L'humilité. Où la conscience de ses limites va de pair avec la connaissance de ses dons. Si on est dépositaire de dons (jamais considérés comme "propriétés"), alors on doit les mettre au service du bien commun.
   
4. La stabilité. La stabilité nécessaire à la construction de la personne. Cela ne veut pas dire immobilisme, mais considération de l'équilibre personnel et de la communauté familiale dans les procédures de mutations par exemple.
   
5. Le temps. Etre dynamique sans être fébrile, prendre le temps pour bien agir, prendre en compte le temps long.

La Règle de Saint Benoît est un traité de "management de vie". Pas une série de recettes que l'on prendrait sans respecter un tout cohérent. Une entreprise n'est pas une abbaye, mais remettre l'écoute et la personne, ou une autorité au service et qui fait grandir au centre du jeu n'est pas un luxe.
Pour conclure sur l'art de diriger, écoutons Saint Benoît lui même : "Le pouvoir, c'est la liberté de choisir".