L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

J'aime beaucoup la question de management d'Eric Albert dans les Echos, en général le mardi. Mais celle du 29 juin est succulente et vaut tout un cours de management de MBA de 20 heures. Il faut dire qu'avec l'équipe de France 2004-2010, il y a de la matière. En voici donc le résumé, le lien sur le site des Echos étant : http://www.lesechos.fr/management/idees-neuves/020628989818-qu-apprendre-de-la-deroute-de-l-equipe-de-france--.htm

" Merci Domenech. L'observateur des pratiques managériales, que je suis, ne pouvait rêver d'un cas d'école aussi illustratif de l'accumulation des erreurs. Essayons de reconstituer la séquence managériale qui a conduit à la catastrophe ".

• Tout commence par un dirigeant fragilisé puisqu'avant même l'épreuve son successeur avait été annoncé. Ce dirigeant fragilisé se montre incapable d'imposer son autorité. Et, comme c'est souvent le cas, il s'abrite derrière un autoritarisme de façade pour combler son déficit. 
• Comme souvent, lorsqu'on manque d'autorité, on joue des tensions au sein de l'équipe, voire on les provoque pour se maintenir quelques leviers. Chacun désigne un responsable : c'est forcément l'autre qui agit mal, ce qui évite de se remettre en cause. Seule la recherche d'un bouc émissaire peut raviver un semblant de cohésion dans le groupe.
• Erreur supplémentaire : ne pas avoir consolidé la chaîne hiérarchique.Cette articulation entre le dirigeant et le manager, qui n'a pas été construite, empêche de faire passer les messages et de susciter une dynamique de groupe en tenant compte des différentes individualités.
• Il est curieux que l'équipe de France n'apprenne pas de ses erreurs.

Le coach-dirigeant n'a pas su,comme en 2002, prendre en main son équipe, qui n'était plus qu'un groupe d'individus. Le foot est comme toute activité professionnelle : il y a une dimension technique et une dimension managériale. Et comme pour toute autre activité professionnelle, on a tendance à surpondérer la technique sur le management.