L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

Dans "Stratégie pour un futur souhaitable" de Philippe Lukacs, "l'entreprise doit concevoir ses produits et ses services, ainsi que leur mode de distribution, en définissant leurs caractéristiques à l'aune de leur contribution à la construction d'un futur souhaitable". L'entreprise étant passée du "techno push" au "market push" et devant tenter de passer au "society pulled".

Cela suppose pour l'entreprise innovante d'avoir une vision, finalité dynamisante pour les collaborateurs mais aussi pour tous les partenaires de l'aventure. "Elle doit nous permettre d'éclairer, de dynamiser, en restant ouverts à un environnement plus large et aptes à réagir à des opportunités et contraintes inattendues". D'apporter de l'énergie.

Voici selon Lukacs, les principales caractéristiques de la vision :

• La vision doit porter sur un nombre limité de repères clés, clivants, c'est-à-dire qui permettent de guider les choix en s'opposant à d'autres choix possibles, et qui couvrent tout l'espace concerné par l'innovation ;
• Une ambition élevée : la vision doit être ambitieuse, très difficile à atteindre, et son but premier n'est pas d'être rationnelle, mais symboliquement forte. Une image marquante.
• Du flou. Pour permettre de rester ouvert à un environnement plus large et à des opportunités, la vision doit garder du flou, ouverte à des adaptations successives et à l'environnement.

Bref, le "flou, l'ouverture, la souplesse, est la contrepartie nécessaire à la force et à la rigueur de l'ambition". Car "au dela même de l'économie, être ouvert est une des caractéristiques essentielles de tout système adaptatif complexe. Tout système informationnel fermé ne peut tendre qu'à l'entropie, qu'à la mort" selon Murray Gell-Mann dans "Le quark et le jaguar", Flammarion, 1994.

Pour continuer, le blog de Philippe Lukacs : www.futursouhaitable.org