L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

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De la solitude du manager

Dans un article publié le 2 février 2012 dans le Nouvel Economiste, Aymeric Marolleau évoque « la tour d’ivoire du dirigeant ». Alors qu’un dirigeant est souvent très entouré de collaborateurs chevronnés, d’interlocuteurs compétents (banquier, expert-comptable, avocats…), il ressentirait « une inéluctable solitude » car il porte seul certaines décisions sensibles en matière financière ou managériale. Cette solitude est alourdie par le poids des inévitables secrets ou des échecs à assumer. Le sentiment de pouvoir et d’indépendance peut être grisant, mais si la solitude est excessive, « elle peut devenir un facteur de stress et affecter la capacité de décision du chef d’entreprise ».

 

Cette solitude n’est pas l’apanage des seuls dirigeants ; c’est celle de tout être humain confronté aux changements rapides de son environnement et qui se trouve acculé à des choix difficiles. Le manager connaît cette solitude qui survient particulièrement lors d’une prise de poste, à l’occasion d’un accroissement inattendu des contraintes et des tâches, dans un moment d’adversité, lorsqu’il se trouve face à des « personnalités difficiles », lorsqu’il n’a plus de marge de manœuvre et que l’horizon semble bouché…

 

En réaction, le manager peut bien sûr faire appel à son réseau, voire consulter un coach pour être accompagné « en effet miroir » dans ses prises de décision. Il peut également consulter des experts éclairés, choisir un mentor, se nourrir de lecture, fréquenter assidûment ce blog pour être connecté avec des pairs… Mais une fois le tour d’horizon accompli, préliminaire possible et souvent utile avant une décision importante, le manager se retrouve toujours seul face à lui-même.

 

Cette solitude intérieure, consubstantielle de l’identité de l’être humain lorsqu’il décide, est pour le manager le lieu précis de l’exercice de sa responsabilité, que ce soit au regard de ses missions ou vis-à-vis des équipes qu’il entraîne derrière lui : c’est moi qui m’exprime à travers mes choix et personne ne peut le faire à ma place.

 

C’est pourquoi, cette solitude est aussi l’occasion d’une grande fierté. Elle invite à assumer son autonomie, à considérer les résultats comme conséquences de ses choix et à aller de l’avant. Mais si le pouvoir commence à se faire lourd, il me semble que la réponse consiste à renforcer la confiance en soi. Pour cela, chacun a sa manière.

 

Et pour vous, la solitude est-elle une amie ? Pour adoucir sa rigueur, comment vous y prenez-vous ?

 

Source : Florence Legrand



12/02/2012
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