L'art de (se) diriger ( le blog de Laurent Pellegrin)

Christine Kerdellant dans ce même numéro de l'Express, se demande avec les Anglais du journal The Economist, comment expliquer les suicides (le double des taux anglais ou italien et 40% supérieur au taux allemand selon l'OCDE en 2005) au pays de "bonheur national brut". Cette angoisse s'exacerbant dans le travail.

Pour ce journal sans pitié pour le "modèle français", mis en avant comme un amortisseur des crises par nos élites hexagonales, la France offre à ses citoyens "un confort sans égal, des vacances à rallonge et des déjeuners assis, des jobs protégés et ds prestations sociales généreuses". Mais cette sécurité à un prix : elle "décourage la création d'emplois" et pousse les employeurs au harcèlement moral pour "faire partir les salariés". De plus, nos entreprises s'ouvrent à la concurrence et leurs employés découvrent la dictature des résultats.
Autrement dit "nous serions trop gâtés, donc incapables de supporter la pression. Trop heureux donc incapables de supporter l'adversité".

On peut utilement prolonger cette réflexion avec le livre du professeur Lejoyeux qui vient de sortir chez Plon, "Les secrets de nos comportements", pour qui rien n'est lus déprimant que la recherche du bonheur à tout prix, et que ce sont les optimistes qui sont le plus enclins à la dépression. Dès lors le pessimisme notoire des français serait un chance !